Nh
À première vue, les premières impressions que je retire de ce travail me font penser à une sorte de rapport à la mémoire, au temps, à la trace, à la notion d’empreinte, à une mémoire qui évoquerait un monde d’avant le monde moderne, trempé dans la mythologie d’avant l’industrie, l’électronique. Le monde n’est pas seulement un monde fossile, organique dont le modèle serait le végétal et le biologique. C’est un monde qui témoigne du travail de l’homme. Les formes que tu proposes sont à la lisière entre la nature et la culture, le travail de la main, de l’outil, du geste.
Les objets, les formes informes qui ont en même temps une fonction sont en même temps recouverts par une longue période de temps -pas seulement celui de l’histoire -un temps plus profond, plus long.
C’est donc cette question du surgissement de ses formes dans notre monde contemporain. Une forme anachronique, de superposition de temps : comme si un temps immémorial venait croiser les eaux de notre temps artistique. Temps mémoire, objet trempé dans une mémoire à tres long terme
Les premiers mots qui me viennent à l’esprit , devant tes derniers travaux, sont ceux de mémoire, de temps, de trace, d’empreinte, une mémoire qui évoquerait un monde d’avant le monde moderne, trempé dans la mythologie d’avant l’industrie, l’électronique. Pourtant ce monde n’est pas seulement un monde “ naturel ”, organique, dont subsisteraient des traces fossiles,. C’est un monde qui témoigne déjà du travail de l’homme, de son empreinte et de son emprise sur des formes “ naturelles ” et pourtant déjà “ culturalisées ”. Ces formes que tu proposes sont à la frontière entre la nature et la culture : on y sent le travail de la main, de l’outil, l’intelligence du geste.
Ces objets, Ces formes rappellent une structure, peut-être une fonction, mais celles-ci sont comme recouvertes par une épaisse couche de temps - pas seulement celui de l’histoire - un temps plus profond, plus long.
C’est donc la question du surgissement de ces formes dans notre monde contemporain qui est posée. C’est un problème “ d’information ” du monde : comme si une succession de formes anachroniques venaient se rappeler à notre temps actuel, marqué par le direct, le temps réel, la contraction et la réduction du temps et des délais. Dans un monde où l’on se (com)plaît à dire que l’on manque de temps, ces formes apparaissent au contraire comme une sorte d’extase temporelle.
Jpf
Tu résumes ma pensée. Ma référence est dans cette trajectoire que tu viens de décrire. Un monde de partage, un monde qui évoque ce qui est en devenir et ce qui est passé. Ce monde en devient, c’est celui qui est le fruit de mes recherches.
Le monde du passé, c’est toute la connaissance, qui est en moi, par les réflexions que j’ai pu me faire au niveau des matériaux, de la forme.
Cette trace dont tu parlais, c’est le fil conducteur qui arrive à cette réflexion-là . Tous les éléments consécutifs à ses formes engendrent une démultiplication du phénomène qui me pousse de plus en plus à mener au-delà cette réflexion picturale. Au niveau de formes placées dans l’espace, de la matière, à sortir du tableau pour devenir sculpture.
J’ai un projet de sculpture en sel. Préalablement sculpté pour leur donner une direction. Je laisserai comme au niveau de l’empreinte de mes doigts, la gestuelle ou l’emprise mentale sur le geste. Il y aura l’action de la nature sur le geste. C’est donc deux éléments qui sont complémentaires