Artiste complet, peintre, dessinateur, sculpteur, Jean-Pierre FORMICA a
exploré toutes les techniques et continue à élargir son champ d’investigation
esthétique.
Ces dernières années, il a réalisé de nombreuses sculptures avec le sel dans
les marais salants de la Camargue (et divers sites non loin d’Aigues-Mortes, en
France). Sa technique de composition, qu’il a mise au point, permet d’agglutiner le
sel autour de ses structures et formes. Une de ces séries s’articule autour de ce qu’il
nomme une « Armée de sel », que l’on pourra voir à Bologne. Ce sont des
figures/mannequins, de diverses dimensions ; mais il y a notamment des Vanités,
des crânes de taureaux, des fétiches africains transformés par la main de l’artiste et
la Nature. Surnature est une série emblématique. Du fond des étangs apparaissent
des images qui émergent de l’eau, du sel, de l’air ambiant, comme si ces images
étaient enfouies dans des strates souterraines. Ces objets recomposés par divers
matériaux prennent une autre vie à travers les lieux et leurs sources. Jean-Pierre
Formica reprend à sa manière les grands « motifs » de l’histoire de l’art.
Dans la diversité de son travail de peintre et de dessinateur, l’oeuvre ne se
dissocie nullement des « Formes ». « Cette possession de la forme est dictée par une
continuité physique. Ce n’est pas l’élément réaliste qui s’impose mais la mémoire. Lors
de ce processus, le geste physique s’impose comme une interrogation et un
dialogue entre la nature des choses et une certaine abstraction – tel un jeu. » Ces
mouvements s’interpénètrent ou se juxtaposent parfois. Précise l’artiste. Il suffit de
saisir comment il conçoit ses sculptures ; là des cornes d’où surgissent des têtes de
taureaux, ici la forme particulière de certaines de ses céramiques. Lorsqu’on regarde
ses portraits, ces figures qui émergent du sel, le contour et les différents aspects des
images apparaissent comme si elles avaient été cristallisées et ciselées !
Toutes les images créées par Formica peuvent être appréhendées aisément,
comme des explorations infinies de « représentations » restant à révéler. « Je suis
toujours entre deux mondes qui sont stratifiés, et l’autre est en devenir. », me disait-il,
dans son atelier, lorsque je découvrais des centaines d’oeuvres, ces derniers temps.
Jean-Pierre Formica invente constamment de nouvelles investigations stylistiques
(comme ses nouveaux dessins réalisés sur tablette numérique), c’est ce qui constitue
son originalité et la richesse de sa palette.
©Patrick Amine, 2015.
Curator de l’exposition, 2016 Bologne
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